Dany LAFERRIÈRE

Dany Laferrière est un écrivain et réalisateur canadien. Il habite à Montréal depuis l’été 1976, et partage son temps entre cette ville où il est devenu écrivain, Paris, où il siège à l’Académie française, les pays qu’il visite en tant qu’écrivain et la bibliothèque où il retrouve chaque soir ses écrivains préférés. S’il ne faut pas confondre le narrateur et l’auteur, nous prévient-il, ces faits inspirent toutefois plusieurs de ses romans à saveur autobiographique.

Le premier roman de Dany Laferrière, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, explose en 1985 dans le ciel littéraire du Québec.
Par la suite, dans ses romans aux titres évocateurs et parfumés, L’odeur du café, Le charme des après-midi sans fin, Je suis fou de Vava (Prix du Gouverneur général), on découvre son enfance heureuse à Petit-Goâve, et croise dans Le goût des jeunes filles, Vers d’autres rives, tous ces peintres et poètes qui ont illuminé son adolescence dans un Port-au-Prince survolté.

Dans Le cri des oiseaux fous, les tontons macoutes assassinent son ami et collègue le journaliste Gasner Raymond, sa vie est menacée et il doit partir. Dans L’exil vaut le voyage, il dessine ce passage de l’été à l’hiver, et ce parcours qui a fait de lui un cerisier en fleur, tout en dialoguant avec les écrivains qui l’ont tenu éveillé.

Dans Chronique de la dérive douce, le narrateur est travailleur illégal, rêve de s’emparer du monde et s’installe pour la première fois dans sa célèbre baignoire rose. Dans L’énigme du retour (Prix Médicis), et Pays sans chapeau, c’est le retour au pays natal. Mais l’exil du temps est plus impitoyable que celui de l’espace.
Il entend se soustraire à toutes les étiquettes une bonne fois pour toutes dans Je suis un écrivain japonais puisque, écrire, c’est précisément quitter l’espace où l’on vit, et être un autre.

Élu en 2013 à l’Académie française, il entame une œuvre dessinée colossale avec des couleurs, des rêves, des lignes. Cette nouvelle forme, saluée par la critique, s’additionne à ce qu’il nomme son « Autobiographie américaine » qui compte aujourd’hui 37 livres, des films, des conférences et des albums pour enfants.
Son oeuvre, traduite mondialement, et adaptée notamment au cinéma, inspire le nom de bibliothèques et de lieux culturels au Québec, en France et en Haïti. Sa statue de cire est au Musée Grévin de Paris, et une oeuvre monumentale nommée «L’exil vaut le voyage» le représente dans les jardins d’art de la Bibliothèque nationale du Québec.

À 70 ans, Dany Laferrière publie aux éditions Grasset Un certain art de vivre, ce mince livre qui lui aura pris plus de temps que tout autre, car il les contient tous. Des petites notes et des haïkus parfois langoureux naviguant entre un chagrin d’amour, un hôtel intégralement bleu et le fantôme de l’écrivain Valery Larbaud.

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